Steve Thairu Mbaki

Corps anthropocène

Le terme "Anthropocène", qui signifie littéralement "le temps des humains", indique que les humains ont altéré de manière significative la composition chimique et géologique de la Terre. Les humains sont désormais considérés comme le principal moteur du changement géologique mondial sur notre planète. Cette altération englobe à la fois les dimensions physiques et sociales du corps, ainsi que les façons dont nous expérimentons et comprenons nos corps par rapport au monde naturel.

Les géologues du futur identifieront nos activités comme une couche caractéristique dans le sol. Une théorie largement acceptée suggère que l'Anthropocène a débuté durant la Révolution industrielle du 19ᵉ siècle, lorsque l'activité humaine a eu un impact significatif sur l'atmosphère de la Terre, notamment sur les niveaux de carbone et de méthane. En 2016, le Groupe de travail sur l'Anthropocène a déterminé que l'Anthropocène diffère de l'Holocène et a officiellement commencé en 1950, lorsque la Grande Accélération, une augmentation marquée de l'activité humaine affectant la planète, a débuté.

L'Anthropocène influence nos corps Corps anthropocènede manière évidente, comme en témoigne la hausse des maladies chroniques telles que l'obésité, les maladies cardiaques et le diabète, souvent associées à des modes de vie peu sains et à des facteurs environnementaux tels que la pollution de l'air et le changement climatique. De plus, l'exposition aux toxines et aux polluants environnementaux peut entraîner divers problèmes de santé, notamment le cancer et les troubles neurologiques. 

Une autre manière dont l'Anthropocène affecte nos corps est par l'exposition aux toxines et autres polluants environnementaux. Ces polluants peuvent avoir une large gamme d'effets sur la santé, notamment le cancer, les problèmes de reproduction et les troubles neurologiques. En plus de ces effets physiques, l'Anthropocène change également nos façons d'expérimenter et de comprendre nos corps. Par exemple, l'émergence de nouvelles technologies telles que l'ingénierie génétique et l'intelligence artificielle remet en question les notions traditionnelles de ce que signifie être humain. De plus, la crise climatique nous force à repenser notre relation avec le monde naturel et notre place au sein de celui-ci.

Le concept de Corps anthropocène attire l'attention des chercheurs et des militants. Reconnaître l'impact de l'activité humaine sur nos corps nous pousse à développer des stratégies pour atténuer les effets négatifs et créer un avenir durable. Mon intérêt pour l'Anthropocène tourne autour de la manière dont nous vivons en tant que corps sur Terre en ce moment présent et de ce qui nous pousse à repenser nos choix.

L'annonce de l'Anthropocène présente un choix : nous pouvons réfléchir à nos modes de vie actuels ou continuer comme d'habitude, en changeant éventuellement de sources d'énergie sans remettre fondamentalement en question nos styles de vie. Ce choix, selon Bruno Latour, se situe entre rester des humains dans l'Holocène ou devenir attachés à la terre dans l'Anthropocène. Choisir cette dernière option signifie comprendre les systèmes critiques dans lesquels nous vivons et essayer de coexister avec eux, plutôt que de les exploiter. Ce choix nous pousse à explorer de nouvelles possibilités pour la société humaine et remet en question les notions traditionnelles sur ce que l'avenir nous réserve.

Réaliser que c'est un choix - que nous choisissons de vivre à peu près comme nous l'avons fait, ou que nous choisissons d'explorer de nouvelles possibilités pour la société humaine - c'est s'engager avec l'idée que nous ne devons pas parler de ce que sera le futur, mais plutôt des perspectives qui pourraient exister. Les métaphores corporelles abondent déjà dans les travaux sur l'Anthropocène. Pour ramener la métaphore à ses origines corporelles, une manière de penser au corps humain dans l'Anthropocène est en termes de métabolisme. Comment le corps utilise-t-il l'énergie et d'où provient cette énergie ? 

Métaphoriquement, le corps humain dans l'Anthropocène peut être compris en termes de métabolisme, nous reliant matériellement et idéologiquement au monde qui nous entoure. Les gènes, les unités fondamentales des corps, nous accompagnent de génération en génération, indifférents à notre bonheur ou à notre bien-être. L'Anthropocène remet en question notre compréhension du corps, jetant le doute sur les notions d'agence et d'exceptionnalisme humain.

"Le Problème de l'Agence Non Humaine et de l'Intentionnalité Corporelle à l'Ère de l'Anthropocène" aborde l'agence et développe la conception de l'agence post-humaine de Bruno Latour. L'épigénétique environnementale, l'étude des schémas de régulation génétique héréditaires induits par l'environnement, remet en question les modèles génétiques traditionnels. L'émergence simultanée de la pensée Anthropocène et de l'épigénétique offre l'opportunité de comprendre l'impact sans précédent des activités humaines sur les corps géophysiques et biologiques. Cette approche interdisciplinaire est cruciale pour étudier comment les corps humains s'adaptent aux changements environnementaux, explorer les changements physiologiques et génétiques au sein des populations, et comprendre les facteurs sociaux, économiques et politiques influençant la vulnérabilité à ces changements.

En résumé, comprendre l'impact de l'Anthropocène sur les corps humains est essentiel pour élaborer des politiques et des pratiques promouvant la santé publique, la durabilité environnementale et l'équité sociale face aux défis environnementaux persistants. Les chercheurs, scientifiques et décideurs étudient activement et abordent ces problèmes pour atténuer les effets négatifs de l'Anthropocène sur les populations humaines et la planète.

Comprendre l'impact de l'Anthropocène sur les corps humains est crucial pour élaborer des politiques et des pratiques visant à promouvoir la santé publique, la durabilité environnementale et l'équité sociale face aux défis environnementaux persistants. Les scientifiques, chercheurs et décideurs continuent d'étudier et de traiter ces problèmes pour atténuer les effets négatifs de l'Anthropocène sur les populations humaines et la planète dans son ensemble.