Paris est saisissante, surtout pour quelqu'un qui a connu la chaleur vibrante, souvent chaotique, de Nairobi. On découvre la ville lumière. Ses lumières sont plus douces, plus diffuses, filtrant à travers le ciel des différentes saisons. Mon Nairobi, avec son soleil équatorial vif, semble un monde lointain. Surtout maintenant que je ne fais que le visiter. 

Paris est l'une des plus belles villes du monde. Les bâtiments sont d'un gris uniforme et élégant, ornés de balcons en fer forgé qui semblent murmurer des siècles d'histoires. La beauté intemporelle de Paris est à la fois inspirante et parfois accablante, pourtant elle vous invite à explorer chaque recoin avec curiosité.

Les sons des conversations françaises se mêlent souvent aux tonalités familières du swahili, ce qui a créé un chaleureux sentiment de communauté au milieu du chaos cosmopolite. Parfois, en écrivant, je me perds dans mes pensées et ces sons me donnent un aperçu de Nairobi.

La vie dans cette ville a un rythme différent. À Nairobi, le temps est un concept fluide, mesuré par l'arc du soleil et le flux et le reflux des conversations. À Paris, il est précis, dicté par les horaires de train, les heures d'ouverture des magasins et la pause déjeuner rigide. J'ai toujours du mal à déjeuner à midi et cela fait un bon moment que je suis ici. 

Déménager à Paris et essayer de déchiffrer le plan du métro, un labyrinthe de lignes et de stations, chaque sortie étant une découverte potentielle ou une impasse frustrante, est si fascinant. Cette ville est réputée pour être la ville la mieux connectée du monde, les transports en commun n'étant jamais à plus de 500 mètres dans la région parisienne. 

En tant qu'anglophone de naissance, la langue aussi a été un défi constant et doux. Les « frenchismes » ont dû rapidement prendre le devant de la scène avec l'apprentissage de la culture et de tout ce qui fait de quelqu'un un Français et précisément un Parisien, sans me perdre dans le processus. Jongler avec tout cela a été comme un baptême par le feu. Être à Paris, entourée non seulement de la culture parisienne mais aussi d'autres cultures riches, m'a poussée à rechercher des festivals célébrant d'autres Africains à travers la musique, la danse, la cuisine et d'autres formes d'art, qui peuvent servir de pont vers mes racines.

La nourriture, oh, la nourriture ! Se réveiller est un rêve. Chaque matin, je suis réveillée par l'arôme des croissants frais et du café fort qui émane de la boulangerie (bakery en anglais) située au bas de l'immeuble où j'habite. Bien que les plats partagés et les rires bruyants qui accompagnent chaque repas me manquent, je vénère le fait qu'à Paris, la nourriture puisse être une œuvre d'art physique. J'ai appris à apprécier les pâtisseries délicates, les riches et divers fromages et les vins. Voyager et vivre à l'étranger vous apprend que malgré les différences, les similitudes transparaissent et brillent parmi nous.

Les gens aiment mentionner que les interactions à Paris sont plus réservées, polies mais distantes et je peux en témoigner. Les gens restent entre eux, leurs vies se déroulant derrière des portes closes. Il faut parfois une urgence pour connaître ses voisins, mais c'est pour le mieux, je suppose. Il a fallu du temps pour comprendre cela, non pas comme de la froideur, mais comme une forme différente de respect de l'espace personnel. Pourtant, je recherche les petites poches de chaleur.

Paris offre bien sûr des moments de pure magie. Certaines choses doivent être vécues ! La Tour Eiffel scintillant dans le ciel nocturne, c'est comme entrer dans un rêve. Les innombrables musées sont une source constante d'émerveillement. Depuis la réouverture de Notre-Dame, j'ai compris la brillance de l'architecture française.

Il y a aussi des moments de douce mélancolie avec des élans de redécouverte et de réinvention. Parfois, la bureaucratie et la formalité de Paris peuvent sembler accablantes. Pourtant, vivre ici m'a aussi appris une nouvelle forme de résilience, une force tranquille qui vient de la navigation en terrain inconnu et d'une tapisserie complexe qu'est la paperasse française et la vie parisienne. C'est un voyage de découverte constante, de ponts entre les mondes, et de la recherche d'une nouvelle définition du foyer et de moi-même dans le tissu multiculturel de Paris.

Globalement, vivre à Paris est un voyage de découverte et il est unique à chacun. C'est une ville qui révèle continuellement ses couches et une identité culturelle riche que je porte maintenant avec fierté. C'est à la fois un lieu de rêves et de transformation, et un foyer loin de chez soi.